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La « dynastie » des Al-Thani est « créée » par les Anglais en 1868. Ils sont toujours au pouvoir en 2015 en dépit de conflits familiaux récurrents. Le pétrole a commencé à couler au Qatar dès 1939, mais la « grosse station-service familiale » n’a vraiment démarré qu’en 1971. Les profits de la station-service sont toutefois tels qu’il reste beaucoup d’argent à investir dans des activités licites et dans des activités moins recommandables, telles le soutien à Hamas et aux Frères musulmans. Ces financements « charitables » font que l’entité politique qatari est parfois surnommée « le Club Med du terrorisme ». Le gigantesque champ gazier qatari jouxte le gigantesque gisement gazier iranien. Cette imbrication géographique et géologique permet (un peu) de comprendre la position d’équilibriste que cherche à jouer en solo ce membre du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar). Protégé par les Etats-Unis et désireux tout à la fois de se concilier les ayatollahs iraniens, le Qatar a donc cherché à s’afficher comme le soutien moral et surtout financier des mouvements qui remettent en cause le statu quo régional : les Frères musulmans en Egypte, le Hamas en Palestine. On comprend aisément que les dynasties de la région – en particulier la dynastie al-Saoud – aient peu apprécié ces comportements favorables à des « Printemps arabes et islamiques ». Compte-tenu de l’évolution de la situation en Egypte et du comportement désormais plus musclé de l’Arabie saoudite, ce qu’on a qualifié de « Small State, Big Politics » (Un petit Etat qui joue dans la cour des grands.) semble sans doute aujourd’hui une stratégie moins pertinente à l’émir du Qatar. Les moyens financiers et les réseaux de la grosse station-service familiale sont néanmoins toujours là. Ainsi que le système du kafala !