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« Champs linguistiques » crée un nouvel espace de réflexion sur tous les aspects du langage en éclairant la recherche contemporaine en linguistique française, sans a priori théorique et en ne négligeant aucune discipline. Pour les linguistes professionnels : une occasion de donner libre champ à leurs recherches. Pour les amoureux de la langue : une manière d'élargir le champ de leurs connaissances. Pour les étudiants : un outil de travail et de réflexion. Qu'appelle-t-on un lieu ? Y a-t-il une différence entre un lieu, un endroit, une place, un espace, une zone, un site, etc. ? Si oui, laquelle ? Cet ouvrage se propose de répondre à ces questions, souvent délaissées dans les études linguistiques de l'espace, à partir de l'analyse sémantique, syntaxique et référentielle des noms lieu, endroit, place, espace, zone, etc. Sont d'abord mises en évidence les propriétés partagées de ces noms généraux d'espace [NGE], notamment leur haut degré de généralité et leur pauvreté descriptive. Il est établi que les NGE ne se définissent pas tant par le sens de « portion d'espace », traditionnellement mentionné dans les dictionnaires, que par celui de localisateur, c'est-à-dire de « x où... ». Ils décrivent leurs référents selon leur puissance localisatrice, conditionnant ainsi une conception relationnelle de l'espace. Sont ensuite étudiés les trois principaux NGE, lieu, endroit et place, qui, en dépit de leur contenu très pauvre, ne sont pas des synonymes absolus. Endroit se caractérise par son sens partitif ; il indique l'appartenance du localisateur à un cadre (un endroit du mur, un endroit de la forêt). Place décrit un site voué à être occupé par une entité autonome (la place du livre, la place de Vincent). Il peut ainsi mettre en profil l'étendue (de la place). Lieu, pour sa part, associe la localisation à la réalisation d'un processus (un lieu de travail), et permet notamment la localisation des événements(le lieu du crime). Cette particularité peut expliquer la catégorisation privilégiée comme « lieux » des cadres de vie et d'activité humaine. La répartition sémantique des NGE correspond, en français, à la distinction entre différentes formes de localisation. Par leurs différences de sens, ces noms véhiculent une représentation complexe de l'espace de localisation.