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Le retrait des Etats-Unis du traité ABM, en 2002, ouvre une large brèche dans l’équilibre stratégique issu de la guerre froide. Plus aucune obligation juridique ne limite le déploiement de systèmes anti-missiles balistiques ni n’interdit la mise en orbite de leurs composantes, y compris offensives, dans l’espace extra-atmosphérique. Or, le déploiement d’un bouclier anti-missile performant, à l’échelle nationale ou régionale, affaiblit la dissuasion des puissances nucléaires ne disposant pas d’un système de défense équivalent. Ce déséquilibre risque d’encourager la course aux armements, notamment anti-satellites, pour neutraliser les systèmes anti-missiles et d’appui tactique adverses en s’attaquant à leur segment spatial. Les Etats-Unis, la Russie et la Chine constituent actuellement les trois seuls Etats dotés d’armes conçues à des fins anti-satellites, mais, à court ou moyen terme, d’autres puissances pourraient accéder à ces systèmes d’armes. Face à l’essor des activités spatiales et à la prolifération des armements, les puissances spatiales, déjà préoccupées par la question des débris spatiaux, ne peuvent négliger la menace que représente le recours à la force anti-satellite. Il est de leur intérêt, comme de celui des autres nations, de prévenir le déclenchement d’une guerre en orbite, afin d’éviter la pire des hypothèses, le chaos spatial. A cet égard, le recours aux actes concertés non-conventionnels de la maîtrise des armements prend tout son sens, en ce qu’il n’entend pas entraver les Etats dans leur quête de puissance mais réduire une éventuelle réalisation du risque anti-satellite.