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André Campra (1660-1744) témoigne, par son oeuvre, du profond changement de goût qui s'opéra à Paris à la fin du XVIIe siècle. Voici donc un artiste provençal, élevé dans la plus pure tradition de la musique d'Église à Aix-en-Provence, maître de chapelle à Toulon, Arles puis Toulouse, qui parvient à s'imposer à 34 ans dans un Paris résolument tourné jusque-là vers les musiciens du Nord. Un inconnu, somme toute, que les institutions parisiennes n'hésitent pourtant pas à accueillir : Notre-Dame de Paris, les Jésuites. L'imprimeur Ballard publie aussitôt son premier livre de motet (1695), crée même, pour lui, une nouvelle collection ; le duc de Chartres lui commande un divertissement (1697), l'Opéra enfin parie sur la réussite d'un genre nouveau qu'il impose, l'opéraballet (L'Europe galante, 1697). Mais ce ne fut qu'en 1722 que la Cour lui offrit une charge à sa mesure. Ce succès impressionnant, immédiat à la Ville, n'a pu se faire sans l'appui de puissants, Provençaux, mais aussi sans l'envie des Parisiens de découvrir d'autres manières de faire et penser la musique, la peinture, le fait religieux... Campra répond ainsi, pour la musique à une société en profonde mutation, curieuse d'étrangetés, se délectant de ces sons venus d'ailleurs, presque des parfums d'Italie. Ont collaboré à la réalisation de cet ouvrage : Frédéric d'Agay, Régis Bertrand, Olivier Bonfait, Jean-Philippe Goujon, Jean-Christophe Maillard, Alexandre Maral et Thomas Vernet.