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Des liens de l’amitié tardo-antique à Louis XI, « universelle araigne », l’image du fil tissé entre les individus semble s’imposer pour décrire les correspondances médiévales. Ces écheveaux changeants d’interrelations méritent une analyse globale car, si l’importance d’une épître isolée reste parfois difficile à évaluer, l’étude des réseaux donne la vraie mesure des échanges. Tel individu, apparemment secondaire en raison de sa naissance ou de sa fonction, se révèle central au regard des multiples lettres qui gravitent autour de sa personne. Tel autre se verra progressivement marginalisé selon l’évolution du système de communication auquel il participe. C’est aussi par l’étude des réseaux que les stratégies de pouvoir se laissent deviner, de même que l’analyse de la rhétorique épistolaire prend du sens en fonction de ses variations à travers le temps et l’espace. La modélisation des réseaux constitue dès lors une tâche nouvelle pour le médiéviste : il lui faut démêler les flux et les nœuds de correspondances lacunaires et tenter de reconstituer ainsi les systèmes d’échanges. Il en ressort une meilleure connaissance du lien entre l’individu et le groupe, mais aussi une prise en compte de la dimension toujours personnelle que le politique conserve durant la période médiévale. Les huit études ici rassemblées ne prétendent pas à une analyse systématique, mais offrent des éclairages originaux sur cette question, pleine de promesses, des réseaux épistolaires médiévaux.