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A l’heure où les questions judiciaires occupent un espace médiatique toujours plus important, toutes les études démontrent pourtant que l’opinion publique se défie désormais de la Justice. Que s’est-il donc passé ? Bien sûr, la pénurie des moyens explique en partie cette image de service public à l’abandon. Mais, selon Régis de Castelnau, cette défiance prend d’abord racine dans la perte flagrante par la magistrature de sa neutralité au profit d’un exercice politique de sa mission. En analysant les trois dernières décennies, il montre comment la justice pénale, renonçant à son impartialité, a accepté de devenir un instrument intervenant directement dans le champ politique. Castelnau détricote, pièce par pièce, la plupart des grandes affaires politico-judiciaires récentes et révèle leurs mécaniques cachées. Enfin, il démontre comment les différents dispositifs mis en place par François Hollande ont permis à la haute fonction publique judiciaire, en disqualifiant François Fillon, d’assurer l’arrivée à l’Élysée d’Emmanuel Macron. Et de devenir ensuite une des pièces essentielles de son exercice du pouvoir. Depuis 2017, Castelnau expose les éléments qui permettent d’affirmer que la Justice ralliée au « bloc élitaire » assure la pérennité d’un système où l’argent joue un rôle majeur. Un système où il s’agit d’abord de protéger les amis, de maintenir une pression constante sur les opposants et enfin de réprimer le Peuple quand il ose exprimer une révolte sociale ou une inquiétude sécuritaire. Le tableau final, lourdement documenté, est celui d’une magistrature qui a fait le choix de son idéologie plutôt que du bien commun