Prix public : 25,00 €
Cette « histoire d’en bas » des prisonnières au XIXe siècle s’intéresse à l’évolution de leurs conditions de vie, à leur vécu de l’incarcération et aux relations sociales entre les détenues, avec leurs proches et avec le personnel, au croisement de leurs témoignages respectifs. Depuis quelques années, la thématique des prisonnières suscite un intérêt inédit, à en croire la multiplication des séries et autres podcasts sur le sujet. Cette curiosité reflète la volonté de savoir ce qu’est le monde inconnu et invisible des captives. Dans la société, la prison est une zone d’ombre. Quand elle est évoquée, c’est le plus souvent au masculin. Les femmes y sont très minoritaires. Il en va de même dans l’historiographie. Le propos de ce livre est de donner la parole aux captives pour écrire leur histoire, et restituer leur rôle d’actrices dans le monde carcéral. Au cours du XIXe siècle, leur quotidien en maison centrale connaît plusieurs bouleversements, faisant suite aux changements dans le personnel surveillant, propres aux prisons de femmes : il se compose de gardiens laïcs, puis de religieuses, enfin de surveillantes laïques. Les détenues s’adaptent ou résistent, en s’efforçant d’accroître leur capacité d’agir malgré leur condition d’empêchées. Les lettres échangées entre les prisonnières ou avec leurs proches esquissent les parcours de chacune, leurs relations sociales complexes et changeantes, leur vécu de l’incarcération, en un mot, la prison de l’intime.