Prix public : 23,00 €
L’écriture a longtemps été le seul moyen de faire mémoire des performances poétiques. L’archive écrite possède à la fois puissance d’affect et capacité herméneutique, dans le discours savant comme dans la fiction. Ce dossier lui est consacré. Ce numéro porte sur la question des archives écrites de la performance poétique, au sens général des arts verbaux. Il s’inscrit dans un mouvement d’ensemble revisitant l’histoire littéraire sous l’aspect des pratiques. L’écriture a d’abord été le seul moyen de faire mémoire des performances poétiques : l’archive écrite nous donne accès à des manifestations de poésie éloignées de nous dans l’espace et dans le temps ; elle possède ainsi un indéniable pouvoir de fascination. Dans le même mouvement où elle représente et éventuellement transcrit la performance, l’écriture généralement en interroge le sens et la valeur, dans un contexte social. Telle est aussi la raison de la présence de scènes d’oralisation poétique dans des textes de fiction. L’apparition des moyens mécaniques d’enregistrement ne fait pas disparaître ce mode de représentation, qui conserve toute sa puissance herméneutique : on le rencontrera, dans notre dossier, aussi bien chez des anthropologues que chez des écrivains, qui peuvent parfois être l’un et l’autre. La relation de l’oral et de l’écrit, souvent saisie dans une perspective idéologique, se trouve ici mise en situation dans une série de cas pratiques.