Prix public : 8,50 €
Par Maurice Messiez et Martine Viallet-DétrazEntre Mont-Blanc, Aravis et Tarentaise, le Beaufortain se donne des allures de haute montagne à l’occasion de courses hautement sportives comme la Pierra Menta, l’Ultra Tour et la Frison-Roche. Pourtant, ses sommets ne dépassent pas les 3 000 mètres. Ce pays de promenade, de randonnée et de ski – qui accueillit lors des JO de 1992 les épreuves de ski nordique et porta l’un des siens, Franck Piccard, sur la deuxième marche du podium de la descente –, est surtout réputé pour ses grands alpages soigneusement aménagés et toujours exploités, parsemés de hameaux d’estive, et son produit d’excellence : le beaufort, introduit par les fromagers suisses dès le XVIIe siècle. Son mode de production, ses techniques et sa commercialisation ont été rénovés avec succès à partir des années 1960 ; l’appellation d’origine protégée confortant cette démarche.C’est cette réussite économique – également due en partie aux retombées financières générées par les grands barrages d’EDF – qui nous vaut la qualité d’entretien des alpages du Beaufortain. Ici plus qu’ailleurs, l’architecture traditionnelle a été préservée, et notamment ces maisons en bois massif, avec leur grenier séparé caractéristique.Face au développement touristique et à la modernisation, ce pays a fait le choix d’une mise en valeur raisonnée du patrimoine naturel et culturel, sous le label « Pays d’art et d’histoire », de la qualité environnementale et de l’innovation. C’est à ce prix qu’il demeure une montagne authentique et humaine.