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A l'arrière comme au frontDans tous les pays qui ont participé au conflit, des principaux belligérants européens jusqu'à l'Australie et la Nouvelle-Zélande, l'on constate à l'approche du centenaire du déclenchement de la Grande Guerre un regain d'intérêt, un besoin de relire, de comprendre cet immense événement. À bien des égards, le XXe siècle commence en effet en 1914, et les phénomènes de violence extrême, de "brutalisation" de la guerre, initiés en 1914-1918, poursuivis et souvent amplifiés dans les conflits suivants, ont marqué durablement les mémoires nationales et familiales.Après avoir longtemps focalisé leur attention sur le "haut", les stratégies militaires, les batailles ou la géopolitique, les historiens, sensibles à la demande sociale, ont observé le "bas", c'est-à-dire la vie, la mort, la survie quotidienne des soldats : le "poilu" devenait le principal objet d'études.Depuis une dizaine d'années, le regard porte davantage sur la société en guerre, reliant l'étude du front et celle de l'arrière, séparés par la localisation des zones de combats, figées durant quatre années. À l'aube du centenaire, les études portent désormais sur l'histoire sociale et culturelle de la France en guerre.La 14e Région militaire ne correspondait pas tout à fait à l'actuelle région Rhône-Alpes, intégrant les Hautes-Alpes mais pas les départements à l'ouest du Rhône. Les hommes ont été majoritairement recrutés dans les troupes alpines, qui deviendront troupes d'élite. Mais c'est surtout comme centre de production majeur d'armements que la région a été en quelque sorte dessinée par la guerre. Elle a accentué des phénomènes en cours, le déclin des campagnes excentrées, l'exode rural vers les vallées industrielles dynamisées et les villes.La guerre a surtout changé la société : le deuil quotidien, les diverses populations de réfugiés, blessés, prisonniers, travailleurs immigrés et coloniaux ont rendu la guerre présente à l'arrière comme au front.