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Le territoire autour du golfe de Tadjoura, devenu la République de Djibouti en 1977, est impensé en tant que tel avant son invention durant l’appropriation européenne des côtes de la Corne de l’Afrique à la fin des années 1880. Sa construction ne s’effectue cependant pas sur un espace vierge, mais par la recomposition et la réappropriation de réalités locales confrontées à des exigences extérieures. A partir de l’identification des différentes délimitations de l’espace djiboutien (auparavant Côte française des Somalis, puis Territoire français des Afars et des Issas), ce livre revisite l’histoire de Djibouti sous l’angle de la fabrication des territoires. Depuis les récits de la première moitié du XIXe siècle jusqu’au début du XXIe, les diverses constructions territoriales influent sur les habitants, en particulier en rigidifiant les statuts et positions socio-culturelles des individus. Partant de l’étude de cinq frontières (les limites ethniques, les limites internes, les frontières internationales terrestres, le corridor ferroviaire et les frontières maritimes), ce livre montre comment elles ont été découvertes ou inventées, dans le cadre général de la formation des espaces politiques contemporains de la Corne de l’Afrique, puis comment elles ont été réalisées. Il décrit et analyse leurs évolutions puis leurs conséquences et répercussions, en particulier la coercition qu’elles exercent, directement ou indirectement, sur les habitants. Il parvient ainsi à proposer une première ébauche d’une histoire des Djiboutiens. Simon Imbert-Vier, historien et chercheur au Centre d’études des mondes africains, étudie la Corne de l’Afrique depuis plus de vingt ans. Ancien enseignant à l’Université d’Addis Abeba, il a aussi co-écrit une méthode d’amharique pour francophones.