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Au cœur des printemps arabes, la Libye a ouvert une autre forme de révolution, par la guerre nationale et internationale. La contestation qui a mis fin au pouvoir de Kadhafi s’est singularisée d’emblée par une forte militarisation, ouvrant la voie à une intervention étrangère qui a entravé le développement d’une mobilisation civile et démocratique. Au lendemain de la chute du Guide, la reconfiguration du champ politique libyen paraît marquée par l’absence d’autorité centrale, le repli sur des identités claniques et religieuses, et des tiraillements centrifuges qui semblent constituer autant d’obstacles à la reconstruction d’un État, et plus encore d’un État de droit. Comment comprendre cette involution rapide de la société libyenne ? La guerre est-elle responsable de cette difficile transition ? Ce dossier interroge le pouvoir libyen à travers ses pratiques, ses ressources (sécuritaires, idéologiques, historiques, diplomatiques et bien sûr économiques – rente pétrolière et travail immigré) et les modalités de mobilisation de celles-ci. Il montre que ce sont les particularités de l’exercice du pouvoir kadhafien qui ont déterminé les modalités spécifiques de sa chute. Tout en donnant sens et perspective à la « révolution » libyenne, les contributions réunies ici permettent de mieux comprendre, en filigrane, les évolutions de la Libye post-Kadhafi, en particulier les reconfigurations identitaires et territoriales à l’oeuvre sous la violence des luttes politiques. Coordonné par Ali Bensaâd, avec les contributions de Luis Martinez, Delphine Perrin, Saïd Haddad, Salem Chaker et Masin Ferkal, François Dumasy et Francesca Di Pasquale, Olivier Vallée.