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L’Ukraine, qui n’a toujours pas ratifié la Convention de La Haye relative aux droits des enfants, connaît plus de 3 500 adoptions par an, dont plus d’un millier à l’international. Chaque année, en effet, près de deux mille jeunes Ukrainiennes affrontent une grossesse non planifiée, le dépassement légal de l’IVG et l’accueil d’un nouveau-né dans un cadre familial et social défavorable. Le placement en institution se révèle comme une issue logique dans une recherche sécuritaire pour l’enfant. À partir d’une enquête menée en Transcarpatie, au sud-ouest de l’Ukraine, l’auteur a donné la parole à de jeunes mères poussées à l’abandon. Ces mères, dont la plupart survivent dans la pauvreté, expriment avec lucidité les contraintes qui les conduisent à laisser un de leurs enfants à l’hôpital pédiatrique, un enfant qui sera abandonné de fait et proposé à l’adoption. Les conditions de vie dans un pays devenu indépendant, mais dont les structures sociales et administratives conservent l’empreinte soviétique, marginalisent, dans leur propre pays, les personnes sans acte de naissance, sans passeport, sans droit de résidence, en un mot « sans papier ». Les mères interrogées présentent l’abandon d’un de leur enfant comme un moyen de garantir sa survie, tout en évoquant aussi leur souffrance née de l’éloignement et des décisions prises sans qu’elles en soient informées. Elles sont aussi capables de porter un maximum d’attention aux enfants qu’elles élèvent. Bien qu’absent de leur vie réelle, l’enfant placé quitte rarement leur vie psychique. Le lecteur trouvera aussi dans ces pages une somme d’informations sur le système de protection de l’enfance en Ukraine. Olha Mykytyn-Gazziero, née en 1978 à Uzhgorod en Ukraine, est titulaire d’un doctorat en études du développement, obtenu en 2010 à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID, Genève). Depuis 2005, elle a mené divers projets de recherches sur l’adoption en Ukraine et en Suisse.