Prix public : 23,00 €
Les adolescents noirs de parents africains ou antillais, dont traite cet ouvrage, vivent en général dans des zones urbaines sensibles où ils fréquentent souvent les réseaux d’éducation prioritaires. De nombreux qualificatifs leur ont été attribués : tels deuxième génération, zoulous, enfants d’ici et d’ailleurs... Le fait d’être noir peut devenir chez eux un état revendiqué. Parler des adolescents noirs ne participe donc ici pas d’une volonté de stigmatiser une catégorie de la population, ou de communautariser celle-ci. Il s’agit d’une réponse à une évolution de la société où nommer les choses prend toute son importance. F. Ézémbé opère une déconstruction des stéréotypes et des lieux communs où est souvent enfermée une population hétérogène, traversée par les problématiques que sont la migration, le racisme et les conflits à dimension culturelle. Les recherches relatées ont été effectuées dans des municipalités, des collèges, des services sociaux, souvent dans les cités. Les psychologues intervenants y ont animé des groupes de parole et y ont réalisé un travail de médiation. Les sujets sont abordés sans tabous, qu’il s’agisse des rapports aux pays d’origine, des violences familiales ou scolaires, des rapports avec la police... Sorte de manifeste pour une psychologie engagée, ce livre montre des adolescents en quête d’identité au sein de leurs familles, de leur milieu scolaire et, plus largement, de la société française d’aujourd’hui. Ferdinand Ézémbé, d’origine camerounaise, est docteur en psychologie de l’université Paris X-Nanterre. Il dirige l’association des psychologues africains « Afrique Conseil » installée à Paris. Spécialisé dans les médiations interculturelles, il est également enseignant à l’université de Strasbourg et intervient sur le plan clinique à l’Hôpital Maison blanche de Paris (28e secteur de psychiatrie et séminaire d’ethnopsychiatrie). Il a déjà publié à Karthala L’enfant africain et ses univers (deuxième édition revue et corrigée, 2009).