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Le poids de l’esclavage, traditionnel et moderne, pèse sur la société malgache. En brisant le silence, cet ouvrage vise à aider les descendants d’anciens maîtres comme ceux d’anciens esclaves, à assumer les réalités de l’histoire. Dans la même logique, il incite les responsables des servitudes actuelles et leurs victimes à s’affranchir du non-dit et à améliorer les conditions de vie de tous. La première partie évoque l’histoire de l’esclavage à Madagascar pendant le XIXe siècle, et les effets de la traite jusque dans l’« île éparse » de Tromelin. Elle rappelle le rôle du christianisme depuis son origine et sur tous les continents, et celui de l’Église catholique dans la Grande Île qui, sous l’impulsion du premier évêque d’Antananarivo, avait choisi de racheter les esclaves pour les libérer. Depuis lors, « l’esclavage moderne » a pris la relève. À Madagascar, il désigne notamment les conditions de vie inhumaines infligées aux enfants, aux femmes et aux travailleurs. S’y ajoutent les exigences de la tradition et des coutumes qui, toujours vivaces, peuvent être assimilées à une nouvelle forme d’esclavage. Ces servitudes plus récentes font l’objet de la deuxième partie. Reste à trouver « les chemins de la libération », ce que se propose de faire la troisième partie. Pour surmonter son passé douloureux, la société malgache dans toutes ses composantes devra sortir de son silence, se juger avec lucidité et agir sans crainte. Ainsi la libération physique et juridique pourra-t-elle s’épanouir en libération intégrale de l’être humain, qui est à la fois personne et société. Ignace Rakoto est enseignant-chercheur des Universités, historien du droit et des institutions, ancien ministre, membre titulaire de l’Académie malgache, membre du Comité scientifique international de la Route de l’Esclave de l’UNESCO de 2011 à 2013. Chercheur associé à l’Institut des civilisations/Musée de l’Université d’Antananarivo, il est l’auteur de publications sur l’histoire des institutions juridiques et politiques malgaches. Il est décédé en décembre 2013. Sylvain Urfer, jésuite, a été enseignant et curé de la paroisse populaire d’Anosibe-Antananarivo pendant 25 ans. Membre du SeFaFi (Observatoire de la vie publique) et fondateur du centre Foi & Justice, il a notamment écrit L’espoir et le doute, Le doux et l’amer, La crise et le rebond et Madagascar, une culture en péril ? Avec le groupe Voankazoanala, il a également publié des études sur la culture malgache consacrées au Henamaso, au Fialonana et au Marimaritra iraisana.