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Les textes retenus dans cette étude procèdent à la fois d’un désir de mettre en question le langage de l’imaginaire et d’une volonté de s’op- poser à tout ce qui fait obstacle à une (re)conquête active du sentiment de l’humain, par le biais du « parler-dérision ». Après avoir scruté le paratexte des œuvres, l’auteure étudie la façon dont la dérision se manifeste dans l’écriture par les jeux du double et du dédoublement. Puis, elle met au jour les apparentements intertextuels qui sont une des constantes des procédés de dérision : lieu du « faire comme si », du jeu ésotérique, mythique, érotique, donjuanesque des écritures. L’éventail des auteurs abordés est très large. Pour les Antilles, il va d’Aimé Césaire à Daniel Boukman, en passant par René Depestre, Max Jeanne et Simone Schwarz-Bart. Pour le Maghreb, ont été retenus des œuvres de Kateb Yacine, Boualem Sansal, Tahar Ben Jelloun, Mou- loud Mammeri, Yasmina Khadra, etc. Pour l’Afrique subsaharienne, Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, Sony Labou Tansi, Werewere Liking, Ousmane Sembène, Williams Sassine... Ce choix d’aires cultu- relles variées autorise le rapprochement de visions du monde opposées qui se jouent des vérités instituées grâce au mouvement des écritures et à leurs modalités d’énonciation qui rusent avec les turbulences du vécu et avec toutes les censures. Malika Hadj-Naceur est titulaire d’un doctorat d’État en littéra- tures africaines et comparée. Professeure à l’Université d’Alger 2, ses enseignements et ses recherches portent (notamment) sur les écrivains maghrébo-subsahariens/antillais et sur les « états de la langue », thème du numéro spécial de la Revue des Lettres et des Langues qu’elle a dirigé. Elle est l’auteur d’un ouvrage sur les figures littéraires des migrants (1987) et a publié des articles divers dans des ouvrages col- lectifs et des revues internationales. L’équipe de recherche qu’elle supervise s’intéresse au « Lire-délire-dé/lire » dans les littératures de langue française contemporaines.