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Metka Zupancic, après son essai sur Les Écrivaines contemporaines et les mythes (Karthala, 2013), a invité neuf poètes, écrivaines ou scientifiques pour participer au débat sur les mythes féminins contemporains. Ces femmes de lettres, Myriam Watthee-Delmotte, Colette Nys-Mazure et Jacqueline De Clercq (Belgique), Louise Dupré, Andrée Christensen et Joëlle Cauville (Canada), Cheryl Toman (États-Unis), Souâd Guellouz (Tunisie) et Kamila Ouhibi Aitsiselmi (Grande-Bretagne), combinent souvent plusieurs voies par lesquelles elles font entendre leurs voix novatrices. La lecture et l’écriture permettent d’identifier les mythologies dont on a hérité ou qui nous ont été imposées. Qu’il s’agisse de la mythologie berbère ou islamique, mais aussi de la tradition judéochrétienne, elles côtoient la mythologie gréco-romaine à laquelle la mythocritique a eu longtemps tendance à recourir exclusivement, même pour aborder des cultures autres. C’est dans la prose que les figures mythiques du passé se voient souvent remodelées et appropriées selon la nouvelle parole féminine. La femme ayant besoin de trouver sa propre parole, de s’affirmer dans son contexte culturel ambiant, s’appuie sur des modèles autochtones qu’elle se réapproprie. Au-delà des cultures particulières, la visée des mythes est à la fois initiatique et éducative et ce qui importe, finalement, c’est qu’ils puissent devenir une manière de concevoir la vie, une façon d’être. Metka Zupancic, professeure titulaire de français/langues modernes à l’Université d’Alabama (États-Unis), étudie les changements qui s’opèrent dans notre manière de penser à la suite des translations de valeurs qui concernent principalement les femmes. Ses dernières publications portent sur Ananda Devi, Julia Kristeva, Ágota Kristóf et Chitra Banerjee Divakaruni. On lui doit des monographies sur Claude Simon (2001) et Hélène Cixous (2007).