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Rien de tel que le scalpel de l’observation ethnographique pour renouveler les questions parfois les plus rebattues comme celles soulevées par la relation des Kanak à l’enseignement venu de France. Le regard rapproché de Pierre Clanché nous y engage en restituant des faits, sans concession aux idéologies auxquelles ce sujet ouvre en général des boulevards de bons (ou de mauvais) sentiments. Pierre Clanché a partagé par intermittence mais dans la longue durée (entre 1994 et 2007) le quotidien d’un couple d’instituteurs kanak, de leurs enfants et aussi d’une partie de leurs élèves. L’enjeu scientifique de cette démarche est de comparer les modes de transmission habituels au sein de l’espace social kanak avec ceux mis en oeuvre dans leurs classes (de la maternelle au CM2) par des enseignants kanak. Ces derniers se doivent en effet d’inculquer le programme scolaire français à des enfants majoritairement originaires du même village et parlant la même langue océanienne qu’eux (le paicî). En se tenant concrètement à la croisée de deux exigences, celle des savoirs et savoir-faire qui façonnent les hommes et les femmes kanak dans leur espace de résidence et celle qu’impose l’Éducation nationale française depuis Jules Ferry, Pierre Clanché nous plonge dans une réalité sociale, éducative et politique déconcertante, parfois sidérante même, en tout cas méconnue des spécialistes des problèmes de l’enseignement en Nouvelle-Calédonie. Extrait de la préface d’Alban Bensa Pierre Clanché, professeur honoraire en sciences de l’éducation à l’Université de Bordeaux, a consacré la première partie de sa carrière au mouvement Freinet, et particulièrement au texte libre. Il a ensuite orienté ses recherches vers l’anthropologie de l’éducation.