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Parmi toutes les mutations que le clergé français a connues aux XIXe-XXe siècles, il en est une qui a particulièrement agité le monde catholique à la fin de la guerre 1939-1945 : il s’agit de ce qu’on a appelé à tort « l’expérience » des Prêtres-Ouvriers. Issus de milieux divers, mais souvent de bonne bourgeoisie catholique pratiquante, des séminaristes et jeunes prêtres se sont donnés, avec l’accord et parfois le soutien de leurs évêques, un ministère particulier. Projetés hors d’une vie paroissiale ordinaire, ils ont décidé de s’enfouir non seulement dans le travail ouvrier de base, mais aussi dans la condition ouvrière qu’ils ont épousée de toute la générosité dont ils étaient capables. Parmi eux, Gabriel Genthial, à partir de son expérience de plâtrier maçon sur le chantier des grands barrages, a consacré sa vie à la militance syndicale et à la vie communautaire avec quelques « copains » vivant le même idéal, partageant tout et le résumant dans l’eucharistie quotidienne. Ayant frôlé ce monde sans y participer et connu la famille de Gabriel Genthial, l’auteur se pose, au crépuscule, la question suivante : L’Église du XXIe siècle qui souffre de la diminution du clergé et s’efforce de se faire connaître par le témoignage et en usant des procédés de communication modernes, n’aurait-elle pas à inventer d’autres formes d’enfouissement dans le monde : un monde qui croît et se bat pour vivre, indifférent à la religion et encore plus à la foi vivante en Christ. Partager, connaître, avant de convertir. Le message de Gabriel et de ses frères n’est-il pas vivre avec, et non ramener au bercail les brebis ? Ordonné prêtre en 1964, Jacques Sévenet a exercé son ministère dans le diocèse de Nanterre, département des Hauts de Seine. Il s’est intéressé à la catéchèse et aussi à l’histoire des sciences religieuses dans le cadre de l’EPHE à la Sorbonne. Doctorat en science des religions et systèmes de pensée 2004.