Prix public : 29,00 €
Évangélisées depuis le début du XIXe siècle, les sociétés douala de la côte et bamoun de l'ouest du Cameroun ont connu une forte interaction des univers culturels autochtones et étrangers. Le missionnaire protestant Jean-René Brutsch, en poste dans le pays de 1946 à 1960, a été un acteur engagé dans cet échange et dans les dynamiques de transculturation du christianisme qu'il a suscitées, non seulement dans la population, mais également chez les missionnaires. Tel est le sujet principal de cet ouvrage, redevable, comme nombre de travaux historiques, du riche fonds d'archives de Brutsch conservé au Défap – Service protestant de mission (Paris). Explorant le champ de la transculturation, l'auteure analyse l'enthousiasme avec lequel le peuple douala répondit à l'appel du christianisme comme une stratégie de survie de sa culture. Appliquée au peuple bamoun, l'analyse révèle un rapport différent avec l'altérité chrétienne du fait de l'intrusion de l'islam provoquant des mutations culturelles inédites. D'une manière inédite l'ouvrage s'intéresse au retentissement de l'altérité autochtone sur la personnalité et l'oeuvre de certains missionnaires au Cameroun dont Idelette Allier-Dugast, devenue ethnologue et Jean-René Brutsch, resté pasteur. Leurs trajectoires réciproques illustrent le caractère bouleversant d'une expérience missionnaire, confrontée à la différence culturelle. Ils en sont tous deux sortis nantis d'une identité de traverse de sorte que la mission, souvent regardée comme vecteur exclusif de civilisation, a fait l'expérience, elle aussi, d'une altérité qui ne l'a pas laissé indemne. Docteur en histoire des Universités de Yaoundé 1 et de Montpellier 3, Nadeige Laure Ngo Nlend enseigne l'histoire ancienne et contemporaine à l'Université de Douala au Cameroun et coordonne le Laboratoire d'Histoire et des Sciences du Patrimoine de cette Université.