Prix public : 25,00 €
Cet ouvrage montre la relation étroite entre politiques de la nature et nature de l’État appliquée au cas du Mozambique. L’étude des politiques publiques de la nature sur le temps long y met en lumière le (re)déploiement d’un État aux faibles capacités d’action sur l’ensemble du territoire, mais que permet toutefois l’émergence de nouveaux bâtisseurs : une élite administrative au service de l’État, rémunérée par des bailleurs de fonds internationaux, pilotes de politiques publiques dorénavant transnationales. Dans un contexte de ni guerre ni paix, le Mozambique est ainsi sous régime d’aide: des organisations internationales, des ONG et des fondations philanthropiques «font avec» ou «font à la place» de l’État. Qu’il s’agisse du contrôle du territoire national ou de l’élaboration de textes réglementaires, les frontières de l’État et de sa souveraineté sont floues. Comment dénicher l’État, dès lors que le pilotage de l’action publique semble à bien des égards lui échapper? Cette question est particulièrement vive au Mozambique car les politiques liées à la terre, et notamment celles des parcs nationaux, sont traditionnellement des instruments de domination des territoires et des populations. L’enjeu est donc loin d’être exclusivement écologique. Partout, au nord comme au sud, les parcs sont des marqueurs de bureaucratisation du territoire et, ici, la pièce maîtresse d’une stratégie de maintien et d’expansion politique de l’État-parti Frelimo. Rozenn NAKANABO DIALLO est maître de conférences en science politique à LAM-Sciences Po Bordeaux. Spécialiste des politiques de conservation de la nature en Afrique, elle étudie en particulier sous ce prisme la sociologie de l’Etat et des élites administratives au Mozambique.