Prix public : 29,00 €
Le sentiment d’appartenance à l’Afrique a largement été envisagé à partir d’expériences afro-diasporiques, en particulier américaines. On sait moins la manière dont cette question est devenue centrale sur le continent dans le contexte des décolonisations de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux premières années des indépendances. Des figures du panafricanisme comme Kwame Nkrumah ont fait de la construction d’une identité africaine l’un des enjeux clés de l’émancipation du continent. Durant cette période, l’idée d’unité africaine devait néanmoins composer avec le nationalisme consolidé dans les nouveaux États. Comment s’articulaient ces sentiments et ces revendications multiples ? Comment les nouvelles entités nationales se sont-elles constituées à la croisée des enjeux locaux et globaux ? Quels effets les discours et les pratiques visant à définir l’« Afrique » ont-ils eus dans ces processus ? Ce livre revient sur la pluralité des acteurs et actrices africains, des partis politiques, des associations d’étudiants et des syndicats qui ont cherché à façonner l’idée d’Afrique tout en la mettant en pratique sur le continent, au travers de réseaux et de collaborations nouvelles. Il retrace des itinéraires militants marqués par l’imbrication des dynamiques locales et de la Guerre froide, et d’ambitions nationales et panafricaines. En proposant une analyse « connectée » du Sénégal, de la Haute-Volta (Burkina Faso) et du Ghana – des territoires appartenant aux empires français et britannique –, ce livre pose les jalons d’une histoire du panafricanisme attentive à des jeux d’acteurs et des dynamiques politiques transcendant les frontières impériales, mais se confrontant aux nouvelles frontières nationales.