Prix public : 20,00 €
La dévaluation du franc CFA et le début des années 90 marquent la seconde vague des privatisations recommandées par les institutions financières internationales. Le passage d'un système à « objectifs sociaux » à celui du capital privé devient de plus en plus manifeste. Dès lors, la question que posent les privatisations est la suivante : comment un gouvernement peut-il concilier la nécessité de privatiser une entreprise publique avec celle de la prise en compte des revendications des populations? Telle est la question de fond qui sous-tend cette réflexion.Nous retenons comme exemple le cas de la Cameroon Development Corporation (CDC). Ce choix se justifie par le fait que, annoncée, il y a plus de dix ans, sa privatisation traîne en longueur, bien qu'elle (la CDC) figure en 3ème position sur la liste des 15 entreprises publiques et parapubliques à privatiser. Après avoir choisi de céder séparément ses quatre branches (banane, thé, hévéa, huile de palme), le Gouvernement camerounais a réussi, en octobre 2002, à vendre la filière thé au groupe sud-africain Brobon Finex, qui a créé la Cameroon Tea Estates (CTE). Constituant un enjeu majeur (13 000 employés), son démantèlement programmé suscite-t-il bien des inquiétudes.Notre intention est de voir dans quelle mesure et jusqu'où les Etats africains en général, et l'Etat camerounais en particulier, peuvent accepter la collaboration avec les représentants de la société civile dans le jeu et les enjeux des politiques de privatisation, à la recherche d'un compromis social.