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En ce mardi 6 juin 1944, les troupes anglo-américaines déferlent massivement sur les côtes normandes. Malgré les obstacles et les difficultés, plus de 150.000 soldats alliés seront à pied d'oeuvre le soir de ce jour historique.A 18h52, ce même 6 juin 1944, un planeur Waco touche le sol, près de Sainte-Mère Eglise. A son bord des officiers du corps de Civil Affairs. Ce sont les avant-gardes des corps 400 « préfets » alliés que Franklin Delano Roosevelt, le président américain destine au sol de France, pour administrer le pays. Et il n'y a pas que cela. Ils apportent avec eux d'étranges billets au ton bleu-vert, ressemblant trait pour trait à des dollars américains. Ce sont pourtant des francs d'invasion, que de Charles Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), n'hésite pas à qualifier de « fausse monnaie ».C'est la face apparente du fameux plan américain AMGOT (Allied Military Governement of Occupied Territories) que la Maison-Blanche, outre-Atlantique, prépare depuis plus de deux années. Un nouveau bras de fer s'engage entre Roosevelt et de Gaulle.Pour l'homme de l'Appel du 18 juin 1940, il faut, certes, chasser l'ennemi nazi du sol national et écarter lors de la Libération les préfets de Vichy, mais également protéger, coûte que coûte, la souveraineté et l'indépendance du sol de France et celui de l'Empire...Comment rétablir une situation de droit dans un pays précédemment envahi par une puissance étrangère et maintenu sous tutelle pendant une certaine durée ? Comment un peuple se réapproprie t-il ses droits, alors que les diverses forces en présence tentent d'établir leur légitimité ? Avec cet ouvrage, Daniel Pierrejean tente de répondre à un questionnement de ce type, dans le contexte de la Libération de 1944. Que le Général de Gaulle puisse apparaître attaché à la grandeur et à l'indépendance de la France ne nous surprend évidemment pas. Par contre, et c'est ici l'apport de l'historien, on sait moins comment le libérateur américain projetait d'administrer l'hexagone. Ce sont ces visées, qui furent celle du plan AMGOT et de Roosevelt, que D. Pierrejean met en évidence, en même temps qu' elles éclairent l'action menée par le fondateur de la cinquième République. Ce faisant, il montre à quel point la contingence affecte le destin d'un pays ou d'une nation, puisqu'il ne dépend, en définitive, que de l'action d'hommes libres et résolus.Notre avis :Les américains: nos libérateurs? c'est une chose dont nos voisins d'outre-Atlantique sont fiers. Tous les ans, sur les côtes normandes, des milliers de visiteurs sillonnent les plages et les cimetières en mémoire des héros qui, il y a cinquante ans, ont versé leur sang pour mettre à pied le IIIe Reich et libérer la France occupée.Mais en débarquant en Normandie, les Américains ignoraient si la France était une patrie de résistants ou de collabos ! Auraient-ils à libérer un pays ami ou à occuper à leur tour un pays ennemi? L'administration américaine avait tout prévu. Daniel Pierrejean nous explique comment.Un document exclusif.