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<p>Stendhal a discerné qu'en Amérique la civilisation progresse et <i>recule</i>. C'est la logique de l'avenir et il la perçoit d'autant mieux qu'il adhère à la philosophie utilitaire, constitutive de <i>notre</i> modernité. La pensée de l'intérêt est un nihilisme libérateur, qui congédie les arrières-mondes métaphysiques et religieux, libère de la morale ou de l'État, mais c'est aussi un rationalisme ascétique et une puissance de désenchantement : c'est le règne de l'<i>économie</i> (un non-sens), du <i>travail</i> (une barbarie), de l'<i>argent</i> (il ne signifie que la vanité et la peur), <i>des machines</i> (une mécanisation du réel). Le règne de l'utile est exclusif du plaisir et du désir, il commande de <i>se conserver</i>, mais pour le romantisme, l'affectivité vivante veut s'accroître ; pour Stendhal la civilisation est érotique ou n'est pas.</p>