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Comment peut-on écrire en plusieurs langues à la fois? S’agit-il d’une forme de traduction? Ou bien est-ce la traduction elle-même qu’il faut redéfinir sur ce modèle de mise en rapport des langues? Comme un palimpseste, un texte écrit simultanément en différentes langues présente une superposition de strates. Son archéologie exige l’élaboration d’une boîte à outils appropriée, distincte aussi bien de celle du stylisticien obnubilé par l’écart que de celle du linguiste focalisé sur le système. Cet ouvrage s’efforce d’outiller la réflexion sur les stratégies discursives des littératures hétérolingues et de leurs traductions. Le « tournant postcolonial » qui marque les sciences humaines invite à questionner des notions aussi bien établies que celles de langue maternelle, d’appropriation linguistique, d’équivalence et de fidélité. L’analyse de détail porte sur quatre œuvres : Die Niemandsrose de Paul Celan, Juan sin Tierra de Juan Goytisolo, Traduit de la Nuit de Jean-Joseph Rabearivelo et Sozaboy de Ken Saro-Wiwa ainsi que sur leurs versions françaises, anglaises, espagnoles et allemandes.