Prix public : 38,00 €
Résumé : Cet ouvrage porte sur le rapport que la société béninoise entretient avec le médicament pharmaceutique industriel et sur la manière dont ce dernier contribue à définir le social (les relations sociales et de pouvoir, les comportements des individus, les logiques institutionnelles…). Partant du phénomène du marché informel du médicament, particulièrement dynamique dans les pays francophones d’Afrique, il s’attache à décrire les modes de distribution pharmaceutique en cours au Bénin et les usages que les habitants de Cotonou font des médicaments. Utilisant des méthodes de recherche qualitatives ainsi que d’inspiration quantitative, il souligne la prégnance actuelle de la valeur marchande du médicament parmi les acteurs de la distribution pharmaceutique à Cotonou et la forte consommation de médicaments qui en découle. Celle-ci se pratique bien souvent sur le mode de l’automédication, dans des objectifs de santé spécifiques (curatifs, préventifs, de maintien de la santé) mais dont les modalités sont loin d’être toujours conformes aux recommandations biomédicales.§Finalement, procédant à une comparaison des modes de distribution en vigueur au Bénin et dans les pays anglophones voisins (le Nigeria et le Ghana), l’étude fait apparaître que les réalités observées à Cotonou sont opérantes à une échelle plus globale. Elles soulignent, en décalage ou non avec la législation pharmaceutique des pays, la libéralisation de la distribution du médicament. La question qui se pose en fin de compte est la suivante : Cette libéralisation, permet-elle l’émergence d’un acteur plus responsable de sa santé, ou au contraire, génère-t-elle la vulnérabilité sociale et sanitaire des individus face aux stratégies commerciales des firmes pharmaceutiques et des distributeurs de médicaments ? Ce livre présente de façon claire et facile d’accès une étude de terrain ethnographique s’adressant à la fois à des chercheurs et étudiants en sciences sociales, à des spécialistes du médicament et, plus globalement, à des lecteurs « profanes » férus de problématiques sociales actuelles.§§Carine Baxerres, née en 1976, est docteur en anthropologie sociale. Elle est chargée de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) au sein de l’Unité « Mère et enfant face aux infections tropicales » (IRD - Université Paris Descartes). Après avoir mené des évaluations de projets de développement pour le compte d’ONG dans différents pays (Bolivie, Mali, Sénégal