Prix public : 20,00 €
À travers les portraits et l'analyse des rôles des personnages masculins et féminins, cet ouvrage analyse la notion de genre dans les romans de l'écrivain ghanéen Ayi Kwei Armah. Il est mené dans une perspective interdisciplinaire dans le cadre d'un croisement entre littérature et sciences sociales, en particulier la sociologie et l'anthropologie. D'une part, il fait un parallèle entre les mondes traditionnels et contemporains dépeints dans les six romans étudiés et, d'autre part, il met en évidence la manière dont l'écrivain intègre au plan narratologique l'histoire et la culture africaine dans la construction de ses personnages féminins et masculins. Mettant en corrélation l'œuvre d'Ayi Kwei Armah avec celles de Frantz Fanon et de Cheick Anta Diop, l'auteur y envisage la question de la construction du genre dans un double sens: le genre comme un pouvoir normatif, c'est-à-dire imposé par l'homme et la tradition et le genre comme un contre-pouvoir, c'est-à-dire une force qui s'inscrit dans la perspective de la transgression de la norme et de l'altérité imposée dans la société moderne. L'intertextualité entre les romans d'Armah et ceux d'autres auteurs africains montre le rôle central de la colonisation européenne dans le déséquilibre des pouvoirs sociaux et politiques entre hommes et femmes. Il ressort cependant de cette analyse qu'Armah inscrit les rapports sociaux entre les sexes, non pas dans une dynamique conflictuelle, mais plutôt dans une synergie qui vise à redonner une vitalité à la société africaine.