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L'écocritique s'est installée dans le paysage universitaire international comme une des tendances marquantes de la dernière décennie. Elle est ici envisagée par les chercheurs du CERLI (Centre d'Études et de Recherches sur les Littératures de l'Imaginaire) sous l'angle des fictions catastrophistes aussi bien qu'à travers la sensibilisation du public à la cause écologique. Si les Écofictions proprement dites, en phase avec la création du GIEC en 1988 et le lancement des Conférences pour le climat (COP) à Kyoto en 1997, ont marqué un tournant dramatique dans le traitement de la question environnementale, recouvrant toutes les formes de cataclysmes naturels, la thématique est ancienne. En 1910, la publication coup sur coup de L'Éternel Adam par Michel Verne – le fils de Jules – et de La Mort de la terre par J.-H. Rosny Aîné, atteste les inquiétudes apocalyptiques qui travaillent le tournant du XXe siècle. Les peintres ruinistes avaient senti, bien avant, la poésie des constructions humaines abandonnées à la végétation. Tout au long de l'ère industrielle, le saccage des paysages, la pollution des villes, l'épuisement programmé des ressources ont eu leurs prophètes de malheur ou plutôt leurs visionnaires inquiets. Cette généalogie continue de résonner dans les œuvres contemporaines. Elle interroge sur la permanence d'une fascination pour la fin du monde, qui a pris les dehors d'une menace scientifiquement établie. Les Climate-Fictions qui prolifèrent depuis quelques années sur les rayons des librairies se posent, de plus en plus, en nouvelle littérature engagée. En relayant le cauchemar annoncé, elles militent contre le réchauffement planétaire, pour la préservation de la biodiversité, contre l'empoisonnement des milieux naturels, etc. Les rêveries mélancoliques d'antan nourrissent désormais jusqu'aux romans édifiants destinés au jeune public. Explorer l'imaginaire qui les dynamise, c'est s'autoriser à discerner la part anthropologique de notre actualité: c'est soumettre le présent à l'épreuve de l'intemporel.