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Vers 1855, un célèbre café historique, le Caffè Michelangelo, vit l'éclosion et l'épanouissement d'un mouvement artistique qui, malgré sa courte vie, a marqué l'histoire de l'art italien. Il a fleuri et s'est éteint en l'espace d'une génération d'artistes, tout en laissant des traces profondes, au moins jusqu'aux premières décennies du XXème siècle. Caractéristique de ces jeunes artistes «rebelles» était la tentative de dépasser l'art académique, rhétorique et commémoratif. Ils se tournaient vers des réalités très différentes, soutenus par la ferveur du Risorgimento. Ces jeunes gens étaient animés par le désir de changer la société du point de vue culturel mais aspiraient aussi à la liberté et à l'égalité sociale. Dans ce groupe se détache Giovanni Fattori, considéré comme le représentant principal de ce courant qu'une critique hostile de l'époque gratifia du nom péjoratif de «Macchiaioli», attribué dans l'histoire de l'art italien pour caractériser la période 1855-1870. Après 1870, le mouvement s'étiola et le Naturalisme, le Symbolisme et le Divisionnisme s'imposèrent aussi en Italie. Giovanni Fattori a manifesté un grand intérêt pour l'histoire contemporaine, immortalisant dans ses premières peintures les grandes batailles du Risorgimento. Ses thèmes de prédilection étaient la Toscane, les paysages agrestes, la mer... Dans ses portraits, nous saisissons une touche subtile de mélancolie, reflet de l'état d'âme de l'artiste lui-même, qui préfigure le malaise existentiel de l'homme du XXème siècle. Textes de Francesca Giampaolo, Responsable du Museo Civico Giovanni Fattori, Livourne. Tout couleur.