Prix public : 8,00 €
Richard Sennett se penche, dans cet essai, sur les ruptures qu’introduit le nouveau capitalisme par rapport aux aspirations libertaires des années soixante. À l'éclatement des bureaucraties et des contraintes répond désormais la fragmentation de la vie sociale et des êtres humains. Et à la dissociation du pouvoir et de l'autorité, sur un plan politique, correspond, sur un plan économique, la fracture entre la réussite personnelle et le progrès social. En d'autres termes, nous assistons à une véritable dérive non progressiste de la culture néo-capitaliste. L'individu à l'ère de la fragmentation est ainsi soumis à trois pressions considérables : être capable de se définir à travers de constantes mutations professionnelles et en l'absence d'institutions susceptibles de donner un sens à la vie ; rester à la hauteur dans une société où le talent n'a plus sa place et où les compétences deviennent rapidement obsolètes ; être friand de nouveauté au lieu de se souvenir du passé. Sennett parie sur une révolte contre cette culture de la superficialité, où le consumérisme tient lieu de politique et les gadgets de mesures sociales.