Prix public : 10,00 €
« Quelle chance d’être né au monde sur les collines de Tipasa. Et non à Saint-Étienne ou à Roubaix. Connaître ma chance et la recevoir avec gratitude », écrivait Camus en janvier 1955. Être né, vivre sur une terre splendide, l’Algérie, était ressenti par presque tous les Français comme une « chance ». Un jour, cette condition fut perçue par les « métropolitains » comme une « faute » appelant condamnation. Ce livre explore cette tragédie. Qui étaient les Français d’Algérie? Ils sont issus d’une histoire courte - cent trente-deux ans -, houleuse, faisant alterner des pages heureuses et douloureuses, tissées de contradictions sans issue. On les fait entendre ici grâce à des entretiens menés auprès de cent soixante-dix Français d’Algérie, aux conditions et aux métiers variés, de tous les âges, de toutes les origines, vivant dans les lieux les plus différents. Quel point commun y a-t-il entre vivre à Alger et vivre à Trézel ? Bref, une société bigarrée, complexe, singulière. Historienne, Jeannine Verdès-Leroux est directeur de recherches au CNRS. Elle s’intéresse en particulier à l’histoire du communisme et aux rapports des intellectuels avec la politique. Elle a dirigé l'ouvrage L'Algérie et la France dans la collection « Bouquins » (Robert Laffont, 2009).