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L’entre-deux-guerres a été marqué en Corse par une grande effervescence politique et culturelle. Délaissant tout autant les revendications corsistes que les positionnements loyalistes envers la France, plusieurs intellectuels prirent le parti de l’irrédentisme prôné par l’Italie fasciste.Petru Giovacchini, Marcu Angeli et Anton Francescu Filippini, les trois poètes corses étudiés dans cet ouvrage, furent sans doute les plus emblématiques d’entre eux. Cela explique que, dans l’après-guerre, alors qu’ils furent pour certains condamnés et bannis, leur œuvre ait aussi été frappée d’ostracisme.Sans jamais céder à la tentation d’une réhabilitation politique, la présente étude entend faire le point sur les rapports entre littérature et idéologie, source constante d’interrogation. Elle tâche aussi et surtout, en revenant au grain de l’écriture, de proposer une analyse littéraire inédite : décrire comment un constant effort d’innovation fixe le sens de leurs œuvres et combien ces choix stylistiques les insèrent dans les grands courants de la poésie européenne.