Prix public : 20,00 €
L'amiante défraie la chronique : des bâtiments publics et privés se dégradent et deviennent dangereux pour leurs usagers ; des enseignants sont contaminés. Mais cela fait des dizaines d'années que des ouvriers et des ouvrières ont été et sont sacrifiés sur l'autel du profit tiré de l'exploitation de l'amiante dans le monde entier. L'amiante, comme bien d'autres matériaux et produits « miracles » utilisés et transformés dans les processus technologiques et industriels (PCB, dioxine, cyanure, etc.), est toxique pour l'environnement et cancérigène pour les personnes, et porteur de mort plutôt que d'« éternité » - l'inventeur de l'amiante-ciment en déposa le brevet sous le nom d'Eternit, soulignant ainsi son caractère « éternel » et « indestructible ». La manipulation de l'amiante a ainsi contaminé des milliers de personnes qui ont contracté des maladies - dont le temps de latence est très long - comme l'asbestose, le mésothéliome et le cancer qui frappe les poumons. D'ici 2030, plusieurs centaines de milliers d'êtres humains mourront du cancer de l'amiante. Ce livre donne la parole à des personnes et leurs familles de l'Europe à l'Afrique australe. Elles racontent et témoignent de leur descente en enfer à cause de leur santé détruite et du refus des entreprises et des pouvoirs politiques d'assumer leurs responsabilités. Ce livre raconte l'histoire de l'exploitation industrielle sans vergogne de l'amiante en Europe et ailleurs depuis le début de sa transformation par des entreprises comme Eternit en Suisse, en passant par l'emploi de travailleurs et travailleuses forcés par la firme allemande DAZAG pendant le régime nazi, jusqu'à son interdiction dans certains pays dans les années 1970-1980, plus de trente ans après que son potentiel mortifère avait été connu. Le scandale continue : les entreprises refusent d'assumer des responsabilités rétroactives et ainsi externalisent les coûts à la société ; les pouvoirs politiques et publics refusent les indemnisations collectives et bureaucratisent les démarches individuelles des victimes ; les pouvoirs publics privatisent la gestion des risques environnementaux lors de restructuration de bâtiments ; et, finalement, des entreprises dans des pays comme le Canada, la Russie et l'Ukraine continuent à exploiter l'amiante avec la bénédiction de leurs gouvernements qui s'opposent à son interdiction internationale.