EAN13

9782829004544

Éditeur

Editions d'en bas

Date de publication

19 juin 2013

Collection

Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier

Nombre de pages

160

Dimensions

21 x 14,8 x 0,9 cm

Poids

219 g

Langue

fre

Cahiers D'Histoire Du Mouvement Ouvrier, N° 29/2013, Femmes, Syndicats, Engagements

Collectif

Editions d'en bas

Prix public : 15,00 €

Font figure de parent pauvre, en histoire, les femmes ouvrières, c'est-à-dire celles qui se trouvent au confluent de deux minorités sociales: le féminin dans une classe sociale défavorisée. Ce fait s'explique, en partie, par la volonté de faire éclater les catégories sociales pour porter une attention accrue aux réalités individuelles, dans le sillage de Michel Foucault. Si, d'un point de vue heuristique, il est tout à fait légitime de questionner les limites des approches structurelles et d'opérer un décentrement du questionnement, cela n'est pas sans consé­quences. Notamment, le concept de «classe» a été disqualifié dans la production savante et l'histoire ouvrière, malgré son renouveau, en a souffert. La marginalisation de ce champ d'étude n'est pas seulement suscitée par la difficulté de débusquer des réalités quotidiennes qui n'ont souvent laissé aucune trace, mais aussi par des impératifs d'ordre plus académique: en se situant dans un domaine de recherche rencontrant un succès relatif, dans quelles revues proposer ses travaux? Dès lors, l'intérêt pour les femmes dans des contextes de milieux ouvriers se confronte à deux obstacles majeurs: celui de la faisabilité de la recherche, puis celui de la diffusion des résultats. Malgré ces difficultés, ce type d'approche semble susciter une atten­tion croissante en histoire, en raison peut-être des fortes tensions que le monde du travail a connues ces dernières décennies. Ce fait est révélateur de la pertinence du croisement des paradigmes femmes et mouvement ouvrier dans l'analyse des inégalités que celles-ci vivent actuellement dans le monde professionnel. En effet, si les contradictions entre le discours du mouvement ouvrier à l'égard des droits et des libertés des femmes et ses pratiques ont été dénoncées depuis long­temps, sur le plan de la militance, en revanche, elles n'ont été étudiées que partiellement, notamment pour ce qui concerne la sphère syndicale. Comment cette dernière, au long du XXe siècle, a-t-elle intégré les questions de genre dans ses luttes? Comment a-t-elle participé à la prise en charge de l'égalité entre hommes et femmes d'abord, et des chances par la suite, dans les conventions collectives de travail et dans les poli­tiques du personnel? Comment, dans la dernière décennie, les syndicats ont-ils adhéré, dans leurs démarches de défense des droits des femmes au travail, à une vision managériale du travail en soutenant les politiques de «diversity management» et en prônant l'intégration des femmes au sein du corps professionnel en tant qu'élément d'amélioration écono­mique? Ces questions méritent quelques appro­fondissements.

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