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L’idée de Dieu n’est-elle plus qu’une « pensée évidée qui ne sert plus qu’à s’éviter de penser » ? C’est le risque d’une religion où tout « coïncide » au point que ça colle, comme on dit trivialement pour dire que ça fonctionne. Ça fonctionne tant et si bien que le système est fermé sur lui-même, ne produit plus rien d’inouï. Ça fonctionne, mais est-ce que ça vit ? On en doute, tant la croyance « n’y est plus un élan intérieur qui ébranle, qui motive et qui mobilise, mais s’est murée en contrainte ou en conformisme ». Dé-coïncider, nous le faisons tous les jours pour devenir plutôt que de rester figé dans une identité sclérosée. Ainsi, en affirmant que Dieu est dé-coïncidence, la proposition forte de François Jullien est de dire que Dieu « fait vivre », au sens fort d’être agent d’événement et de devenir et au risque d’échapper à toute définition qu’on pourrait faire de lui. Le philosophe prolonge ici avec originalité, maîtrise et pédagogie ses thèmes de l’inouï et de l’écart. « S’il peut y avoir un savoir sur la vie, vivre n’est-il pas précisément d’échapper à ce savoir pour s’oser en possible infini ? Et n’est-ce pas ce dont la Bible fait précisément le récit suivi ? »