Prix public : 35,00 €
La beauté des carquois et fourreaux d'or qui sont le sujet de cet ouvrage justifie à elle seule qu'on leur accorde une attention particulière. Retrouvés dans des sépultures de Russie et d'Ukraine, ces armements typiquement scythes sont pourtant ornés de décors tout à fait grecs et témoignent donc de l'acculturation qui s'est produite au IVe siècle avant J.-C. chez les Barbares au contact des Grecs. De quel pouvoir politique sont-ils les emblèmes? La présence de l'un de ces gorytes dans l'antichambre de la tombe II de Vergina, dite de Philippe II, a mis en lumière de façon surprenante les rapports qui ont existé entre la Macédoine et les populations de la mer Noire. Mais lorsque l'analyse scrupuleuse des décors permet de découvrir que les scènes figurées sur ces panoplies sont des illustrations d'épopées cycliques disparues, comme les Chants Cypriens ou les Epigones, on ne peut que s'émerveiller, dès l'abord, de la culture des artistes qui les ont réalisées et se féliciter d'obtenir ainsi la preuve que ces poèmes étaient encore très connus à leur époque. On en vient ensuite à s'interroger sur l'origine de ces objets. Le fait qu'ils existent en plusieurs exemplaires, les rapprochements que l'on peut établir entre leur décor et les peintures ou le mobilier funéraire des tombes de Macédoine laissent supposer qu'ils proviennent d'ateliers macédoniens encouragés par Philippe II, désireux d'étendre son influence au-delà de la Thrace. Michèle Daumas, spécialiste d'iconographie grecque, a été Maître de Conférences en Histoire de l'Art et Archéologie à l'Université de Paris Ouest Nanterre la Défense. Elle est agrégée de lettres classiques et habilitée à diriger des recherches.