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La première moitié du XXe siècle a vu un incontestable développement de réécritures de grands mythes grecs et romains et de reprises de figures de l'Antiquité, tant dans des œuvres qualifiées de « néo-classiques » (Orphée de Cocteau, Œdipe de Gide par exemple) que dans des productions des avant-gardes qui s'affirment à cette époque (Les Mamelles de Tiresias d'Apollinaire, Ulysses de Joyce ou The Waste Land de T.S. Eliot, pour n'en citer que quelques-unes). Les enjeux esthétiques de la réappropriation de ces mythes et figures de l'Antiquité gréco-romaine ne peuvent être pleinement mesurés que si sont prises en compte les implications idéologiques et philosophiques de ce même phénomène. La Grèce dans l'Allemagne nazie, Rome dans l'Italie fasciste, le « mythe » et le « sacré » dans la pensée de leurs théoriciens ne revêtent évidemment pas les mêmes significations que pour des défenseurs de l'humanisme et de la démocratie. Et on ne peut plus parler de la même façon de Dionysos, d'Apollon et d'Œdipe après Nietzsche et Freud. Quelles idées de l'homme, de la cité et de l'art sont en cause et en jeu lorsque des « modernes » reviennent à la matière des mythes antiques ou utilisent des figures de l'Antiquité gréco-romaine?