Prix public : 17,00 €
Les recherches sur les littéracies universitaires représentent aujourd'hui à l'échelle internationale un champ foisonnant. Sur le terrain, la tradition des Writing Centers des universités américaines sert d'exemple et la formation à l'écrit se développe fortement dans les universités: formation à la maîtrise des différents genres universitaires; formation aux genres de l'écrit professionnel, dans le cadre de la professionnalisation des études universitaires; et formation à une maîtrise élémentaire de l'écriture comme compétence transversale, cette formation relevant alors de la remédiation, dans le sens où elle part du constat de défaillances rédactionnelles. Ce type de cours n'est pas nouveau mais l'enjeu depuis une trentaine d'années est d'aller au-delà des approches qui prévalaient jusqu'alors. En effet, comme le précisent M.C. Pollet et M. Delforge (2011) à propos de la situation en Belgique, ces approches sont jugées normatives, car basées sur la maîtrise du système linguistique et sur un entraînement par exercices (ou drill) portant sur des micro-habiletés, et elles sont soupçonnées de technicisme, car elles valorisent des « méthodes de travail » transversales, investissant pour l'essentiel tout ce qui relève de l'activité résumante (plans, résumés, synthèses, prises de notes) et de ses règles de cohérence et d'économie. La tendance actuelle consiste à envisager l'écrit d'une part en lien avec l'appropriation des savoirs disciplinaires et le raisonnement, d'autre part en lien avec la construction de soi, l'expression d'un je et la créativité. Dans ce contexte, la problématique de la langue est souvent absente ou considérée comme secondaire, comme si l'importance de faire écrire n'appelait pas à s'interroger sur les configurations langagières impliquées, leurs formes et leurs effets.