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Ògún et les matrimoines raconte une ville depuis le cœur des maisonnées qui la fonde, depuis les récits des mère et des épouses qui performent ses mémoires mythiques et produisent son avenir, depuis la force du vodún Ògún, divinité révolutionnaire du fer, de la route et d’internet. Croisant les sources, les points de vue et les savoirs, il désapprend ce que nous pensions savoir sur le rapport au passé, le patrimoine, la figure de l’étranger, l’inventaire des choses ou encore les relations de genre. Raconter les passés pour ouvrir l’avenir. C’est le rôle des mères et des épouses de ces Afriques urbaines, aux histoires multiples, diasporiques, performatives. Porto-Novo, Xọ̀gbónù, Àjàṣẹ́ : capitale de la République du Bénin, ville coloniale, royaume ancien, cité fractale. Circulant, combattant, commerçant, ses habitants s’installent avec leurs langues, leurs mythes et leurs dieux. Divinité du fer, du conflit et de la route, défricheur, principe révolutionnaire, Ògún guide cette promenade initiatique : du soleil des indépendances à la forge millénaire, des festivités touristiques à la chambre des ancêtres. Au cœur des maisonnées, on moque l’amour du Blanc pour ses vieilleries – le patrimoine colonial –, et l’on (se) raconte des histoires de violences et de puissances, de fondation et d’alliance. Le doux commerce de l’étranger, cet éternel beau-fils, et son double indicible : celui de la traite atlantique, celui des innombrables captives devenues épouses. Ces épouses dont les filles performent la mémoire, l’oubli et l’avenir. Enquête réflexive sur la vie urbaine et la pensée vodún, Ògún et les matrimoines concilie épistémologie du point de vue et étude critique des sources, approche non (patri)linéaire de l’héritage, anthropologie politique et sociologie urbaine.