Prix public : 20,00 €
Autour de 1800 en Allemagne, la tradition oratoire réincante la parole et fait surgir l’espace public et ses acteurs : les intellectuels. En passant par Kant et Adam Müller, ce livre témoigne du passage de la philosophie et de la rhétorique traditionnelles aux sciences humaines et à l’éloquence moderne, autrement dit à la communication. Que se passe-t-il dans l’espace allemand durant la période délicate qui s’étend de la Révolution française au Congrès de Vienne ? C’est là, au centre de l’Europe, que surgissent les orateurs romantiques. Mais peut-on alors parler de rupture radicale avec les Lumières et de refondation de la modernité européenne dans l’ordre du discours ? Pour répondre à ces questions toujours d’actualité, Christine de Gemeaux interroge les notions d’éloquence et de médiation. Dans une démarche qu’elle applique à Kant, à Adam Müller, grande figure du romantisme politique, mais aussi à des acteurs moins connus de l’histoire culturelle et politique, tels George Campbell des Lumières écossaises et Daniel Jenisch, de la philosophie populaire allemande, elle analyse une évolution décisive : le passage de la philosophie et de la rhétorique traditionnelles aux sciences humaines et à l’éloquence moderne, autrement dit à la communication. Ce livre montre que « rupture » signifie ici « refondation » : autour de 1800, la tradition oratoire, ressourcée à l’Antiquité, réincante la parole et fait surgir l’espace public et ses acteurs : les intellectuels. On y découvre Adam Müller, l’un des premiers grands orateurs de la nation allemande, l’artisan, face à la France, d’une dynamique intégratrice dans ce qui deviendra « l’espace communicationnel » cher à Jürgen Habermas.