Prix public : 26,00 €
Entre 1888 et 1914, la photographie s'est massivement diffusée en Europe et singulièrement dans la société allemande, profitant de l'activité de nombreux clubs photographiques. Ces clubs encadraient l'essor de la pratique photographique en publiant des revues, en organisant de grandes expositions qui impliquaient, avec la photographie d'art, de nombreux domaines d'utilisation de ce médium : l'astronomie, la biologie, l'anthropologie, la topographie et, de plus en plus fréquemment, la documentation du folklore européen.L'espace public ainsi formé faisait émerger une culture partagée à visée citoyenne, fondée sur les images. D'abord dédiée à l'éducation de l'œil en art et en science, cet espace public tendait de plus en plus à se replier sur les identités régionales et nationales en employant les amateurs comme source de documentation ethnographique. Pourquoi étaient-ce les amateurs, et non la presse, l'industrie ou les institutions culturelles, qui se trouvaient placés au cœur de ce projet ? Quel était l'horizon politique de ces images dans une Allemagne marquée, après le retrait de Bismarck, par ce qu'on peut appeler une crise d'identité culturelle ? Quel fut exactement le rôle de ces images dans la construction « par le bas » d'une identité nationale ?