Prix public : 24,00 €
Ce livre part d'une question : pourquoi les artistes ont-ils représenté le jardin public avec une telle constance entre le milieu du XIXe siècle et les débuts du XXe ? La liste est en effet longue des peintres, souvent célèbres, ayant signé des œuvres portant sur ces « espaces verdoyants » (Haussmann) parés de luxe et de modernité. Le jardin public s'offre à eux comme un théâtre miniature des civilités en milieu urbain, éclairant les usages et les entorses aux règles ; il dévoile une nouvelle organisation du temps où le loisir est aménagé à l'égal du travail ; il diffuse un certain rythme, balançant entre l'harmonie et la monotonie, entre la variété et la routine, entre l'arabesque des allées et le surplace du banc ; à l'âge des avant-gardes, il acquiert enfin le prestige de l'anachronisme aux yeux des artistes qui, à l'instar d'Hélion, refusent la temporalité univoque de la course au progrès. Poursuivant l'enquête au-delà de la Seconde guerre mondiale, cette étude s'achève avec les situationnistes et leur célébration du « square vague ».