Prix public : 26,00 €
« Allons voir Mathey, parce qu'il est décapant, parce qu'il a une façon de regarder l'œuvre que vous ne trouverez pas dans les autres musées », disait un conservateur et universitaire à ses étudiants grenoblois, à la fin des années 1960.François Mathey, après dix années à l'Inspection des Monuments historiques, a été conservateur puis conservateur en chef du musée des Arts décoratifs de Paris de 1953 à 1985. Son action est souvent évoquée dans le monde de l'art, mais de façon partielle ou anecdotique, elle est demeurée jusqu'à aujourd'hui relativement méconnue du grand public et peu illustrée en histoire de l'art. Loin d'une vision partiale et partielle de son action, que conservent de lui ceux qui l'ont connu à divers moments heureux ou malheureux de son histoire, cet ouvrage retrace de façon inédite, vingt ans après sa disparition, l'ensemble de sa carrière, atypique et de son action, audacieuse et originale, qui précède et contribue directement à la naissance du Centre Pompidou. François Mathey a marqué une génération de jeunes conservateurs, d'universitaires, de galeristes et, ou de critiques d'art, mais aussi de responsables de l'action culturelle qui se réclament encore de lui aujourd'hui.Il contribue à la construction de la chapelle de Ronchamp par Le Corbusier, à la naissance des vitraux de Manessier. Au sein de son musée, il expose le Guernica de Picasso en France en 1955, puis les œuvres de Léger, Matisse et Chagall, celles de Jean Dubuffet, de Cartier-Bresson, de l'école de Paris (ancienne ou nouvelle), les nouveaux réalistes (Yves Klein, César, Arman ou Raynaud), la figuration narrative, mais aussi des artistes étrangers comme Tobey, Lucio Fontana, Pascali, Francis Bacon ou David Hockney, etc.François Mathey expose sans hiérarchie des genres tous les champs de la création (peinture, sculpture) mais aussi les nouveaux modes d'expression qui ont conquis leur légitimité comme le cinéma, la photographie, la BD ou le design. De l'avis de ceux qui ont apprécié son travail, si François Mathey n'a décidément pas été un conservateur comme les autres, il demeure un précurseur et une figure majeure du patrimoine.