Prix public : 15,00 €
Les études contenues dans ce numéro tentent, à partir de l'examen de cas particuliers de « transpositions » textuelles, de répondre à une question qu'il n'est peut-être pas sans intérêt aujourd'hui de se poser, pour dissiper un certain flou terminologique et redéfinir certains enjeux culturels, et que l'on pourrait formuler ainsi: quand sommes-nous justifiés à dire, en présence de ce type de transformation, qu'il y a, ou qu'il n'y a pas « réécriture »? La double contrainte de la similitude et de la différence rend cette opération particulièrement délicate à appréhender de façon rigoureuse. Une fois en effet que l'on s'est assuré que le coefficient de ressemblance entre le texte et sa « source » est suffisamment élevé pour que l'identification de celle-ci comme matrice textuelle ne fasse aucun doute, reste à établir que le texte d'arrivée offre par rapport au texte de départ des caractéristiques structurelles (au plan des formes et/ou des contenus) qui le différencient significativement de lui, et dont il est essentiel, précisément, d'essayer de rendre compte, car l'une des questions majeures que soulève l'opération de réécriture est de savoir pourquoi tel auteur choisit de se soumettre aux contraintes fortes que lui impose, en pareil cas, la médiation par le même, s'il entend signifier tout autre chose. C'est à cette question, en dernière instance, que chacune des contributions réunies ici s'efforce, à sa façon, de répondre, en montrant que l'espace intertextuel très particulier qu'ouvre la réécriture est celui à la fois de l'interprétation et de l'interdit.