Prix public : 26,00 €
Dans l’Égypte pharaonique, les vivants entretenaient des relations avec les défunts de leur communauté domestique, notamment à l’occasion de fêtes et de célébrations rituelles spécifiques. Dans ce cadre, le mode de communication privilégié avec l’ancêtre était celui de la parole, du discours oral. L’écriture était toutefois aussi occasionnellement utilisée comme médium de communication. C’est ce qu’atteste en particulier le corpus des « lettres aux morts » – requêtes formulées sous format épistolaire et tracées en écriture cursive (« hiératique ») sur divers supports (vaisselle en terre cuite et papyrus essentiellement) –, attesté de la fin du IIIe millénaire au Ier millénaire avant notre ère.À travers l’étude de ce dossier, révélateur des mécanismes relationnels reliant les survivants à leurs morts, cet ouvrage propose une enquête sur un usage de l’écrit dans la procédure rituelle de l’Égypte ancienne. L’importance de l’écrit dans le domaine religieux pharaonique est bien connu, mais c’est sur l’écriture monumentale hiéroglyphique, dont la « fonction de sacralisation » a particulièrement été bien mise en évidence par Pascal Vernus, que l’essentiel de la réflexion a jusqu’ici porté. Ce livre cherche donc à engager une réflexion sur l’utilisation rituelle d’une technique d’écriture d’abord réservée à une pratique quotidienne de l’écrit (documents administratifs, lettres, archivage…), et aborde la question de l’efficacité de la parole écrite par rapport à la parole énoncée en contexte rituel, ainsi que la question de l’efficacité du texte tracé en écriture cursive par rapport au texte hiéroglyphique en contexte votif.