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La Renaissance n’a pas seulement été l’âge conquérant des grandes découvertes. Dans les bagages des explorateurs et voyageurs se sont glissés le sexe et la mort. La grande vérole, également nommée « mal français », « mal napolitain » puis « syphilis », maladie jusque-là inconnue des Européens, devient au XVIe siècle un objet de débats non seulement parmi les savants mais dans la société tout entière. D’où vient-elle ? Qui est le patient zéro ? Peut-on attraper la maladie en dormant dans les mêmes draps que son voisin ? Comment l’honnête mère de famille et sa progéniture peuvent-elles être atteintes ? Quels sont alors les traitements possibles d’une maladie qui ne sera vaincue qu’avec l’apparition des antibiotiques ? Comment raconter l’histoire de cette maladie ? Et surtout l’histoire de sa propre maladie ? Face à une maladie honteuse, le rire le dispute aux larmes. Il est tantôt le vecteur de la stigmatisation et tantôt son antidote. Anthologie de cent textes, choisis, présentés et mis en perspective par des spécialistes d’histoire de la médecine et d’histoire littéraire,<i> Le Siècle des vérolés</i> prend le parti de confronter le discours de médecins, de savants, de voyageurs, mais aussi de poètes et de romanciers pour mieux comprendre comment s’expriment peurs sociales et angoisses individuelles. Avec l’apparition de la grande vérole, c’est tout le regard sur la sexualité qui se transforme.