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De quoi la question du monde est-elle au fond la question ? Quatre axes, qui ne prétendent pas à l’exhaustivité, permettent d’approcher la réponse à cette question, en l’envisageant à partir des textes d’Aristote, Thomas d’Aquin, Descartes, Malebranche, Adam Smith, Kant et Heidegger. Le premier axe est celui du monde comme sphère, le second celui du gouvernement du monde, le troisième celui de la représentation et le quatrième celui de l’existence. Ces quatre axes ne sont pas hiérarchisés et articulés comme si un destin métaphysique devait nous mener du premier au dernier, comme si les tard venus avaient le privilège de mieux voir que leurs devanciers . Ils reposent librement les uns à côté des autres. Certes, le parcours suivi nous mène d’un monde sans dehors impensable sans la présence d’un dieu à un monde sans dehors et sans Dieu comme si une boucle se refermait, mais cette fermeture n’est qu’apparente. Loin des approches pluralistes et immanentistes qui reposent souvent sur une confusion du monde et de l’univers, il s’agit ici de montrer que la question du monde si elle est bien une question cosmologique, une question anthropologique, une question ontologique et une question politique est aussi, dès la philosophie grecque, une question théologique. Il importe en effet de prendre en compte la théologie interne aux textes philosophiques et non de la traiter comme un supplément passé de date. En ce sens la réponse à la question : de quoi la question du monde est-elle la question ? est loin d’être univoque. Il n’en reste pas moins que la question du monde invite à poser le problème de la mondanisation de notre présence, problème généralement évacué en notre temps, mais qui est au cœur des textes de la tradition.