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Il est très étonnant, voire étrange, que le poème s’excède dans l’image. Pour le poète Baudelaire, rien d’original à cela puisque la peinture de Delacroix comme l’image musicale de Wagner, ainsi qu’elle est décrite dans la fameuse lettre admirative au musicien, effectuent ce devenir et cette effectuation poétiques. Mais que le poème se déplace à ce point, qu’il s’élargisse et s’approfondisse dans sa substance, qu’il passe par sa négativité, par conséquent par la matérialité et par la technique (« l’industrie »), pour non pas se retrouver, mais se trouver, c’est-à-dire se reconnaître comme il ne s’est jamais expérimenté, voilà la puissance de l’art photographique. Car une seule question nous intéresse ici : comment le poème nouveau que Baudelaire élabore dans les temps nouveaux du capitalisme se résout-il, devient-il et se fixe-t-il dans l’image photographique ? Mieux : comme image photographique. Ce n’est pas que le poème s’abandonne, c’est qu’il prend cette forme-là. Et de son côté, l’image photographique ne cesse, aujourd’hui encore et toujours, de s’extraire en quelque sorte comme ce poème-là. On espère le constater par une reformulation des raisons du poème baudelairien afin de pouvoir, ensuite, plonger le regard au fond des images photographiques de Walker Evans qui les accomplissent dans l’Histoire et notre présent. Il est très étonnant, voire étrange, que le poème s’excède dans l’image. Pour le poète Baudelaire, rien d’original à cela puisque la peinture de Delacroix comme l’image musicale de Wagner, ainsi qu’elle est décrite dans la fameuse lettre admirative au musicien, effectuent ce devenir et cette effectuation poétiques. Mais que le poème se déplace à ce point, qu’il s’élargisse et s’approfondisse dans sa substance, qu’il passe par sa négativité, par conséquent par la matérialité et par la technique (« l’industrie »), pour non pas se retrouver, mais se trouver, c’est-à-dire se reconnaître comme il ne s’est jamais expérimenté, voilà la puissance de l’art photographique. Car une seule question nous intéresse ici : comment le poème nouveau que Baudelaire élabore dans les temps nouveaux du capitalisme se résout-il, devient-il et se fixe-t-il dans l’image photographique ? Mieux : comme image photographique. Ce n’est pas que le poème s’abandonne, c’est qu’il prend cette forme-là. Et de son côté, l’image photographique ne cesse, aujourd’hui encore et toujours, de s’extraire en quelque sorte comme ce poème-là. On espère le constater par une reformulation des raisons du poème baudelairien afin de pouvoir, ensuite, plonger le regard au fond des images photographiques de Walker Evans qui les accomplissent dans l’Histoire et notre présent.