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L'Iran, depuis plusieurs décennies, connaît une histoire révolutionnaire atypique. Les mouvements d'émancipation qui s'affirment dans la société civile, les révolutions des pays voisins peuvent-ils déclencher une véritable révolution libératrice ? Dans La République islamique d'Iran (2005, Michalon) Azadeh Kian examinait le paradoxe iranien : une société moderne dont les intérêts politiques, idéologiques, et économiques dépendent du pouvoir islamiste. Depuis, de nombreux bouleversements ont eu lieu. Azadeh Kian revient d'abord sur la présidentielle de 2005 qui a conduit à l'ascension de Mahmoud Ahmadinejad. Fort du soutien presque inconditionnel du Guide, il a appliqué une politique populiste, défié l'institution cléricale, promu la militarisation de l'Etat, adopté une position intransigeante sur le dossier du nucléaire, défié le Conseil de sécurité de l'ONU, et suscité de sérieuses inquiétudes au Moyen-orient et dans le monde... Face à lui, le mouvement contestataire, dit le mouvement " vert " de juin 2009 marque la volonté des Iraniens d'introduire le changement par le bas, à travers une citoyenneté active. L'auteur souligne le rôle prépondérant des femmes dans le mouvement et analyse les raisons de leur participation active. À la différence de la Tunisie ou de l'Egypte, les revenus pétroliers et la politique clientéliste ont permis à l'État rentier iranien d'empêcher l'explosion sociale, malgré une crise politique profonde. Sur le plan régional et international, les conséquences de la crise du nucléaire, les sanctions internationales décrétées contre ce pays depuis 2006, et l'animosité des voisins arabes de l'Iran ont davantage isolé et fragilisé le pays. La société civile iranienne s'inspirera-t-elle des révolutions arabes pour transformer son mouvement en révolution?